mardi 29 mars 2011

Infos du Honduras - La repression continue - Appel à la solidarité

Nous lançons un appel à la solidarité avec la lutte du peuple hondurien qui vit actuellement, et depuis le coup d'état de juin 2009, une situation de violence systématique et institutionnalisée et d'une augmentation de violations des droits humains.

Depuis le jeudi 17 mars, plusieurs manifestations accompagnées par le Front national de résistance populaire -en solidarité avec le mouvement des enseignants et de la défense de l'éducation publique-, ont été réprimées par la police nationale et les forces armées avec un usage excessif de la force. Ce nouvel épisode de répression n'est que la continuité de la violence institutionnalisée d'un gouvernement qui n'a fait qu'assurer la continuité des violations des droits humains.

Les manifestations pacifiques -intégrées par des enseignants, des étudiants, des jeunes, des parents et des mères, ainsi que par les secteurs organisés-, ont été réprimées avec des quantités excessives de gaz lacrymogènes dans un évident mépris des procédures autorisées pour la dissolution de protestations. Les capsules de gaz sont utilisées comme des projectiles, jetées directement sur les manifestants et dans des espaces confinés. L'utilisation de canons à l'eau colorée est aussi constatée. Depuis le coup d'état, plusieurs personnes ont été des victimes fatales de cette tactique.

Le 24 mars, les organes de répression sont entrées à l'Université nationale autonome du Honduras, en violation flagrante du principe d'autonomie universitaire. Pendant environ six heures, la police s'est affrontée avec ses étudiants et étudiantes, armées de pierres, et a jetée plus de 100 capsules de gaz lacrymogène sur le site du campus universitaire, affectant de nombreux étudiants, employés et professeurs. Le lendemain, la répression a été encore plus violente, avec une «pluie» de gaz lacrymogène s'étalant sur l'espace de quelques pâtés de maisons. Plusieurs personnes se sont vues affectées par les gaz et les coups. La police à fait la chasse aux manifestants, et a capturé beaucoup d'entre eux.

Pour tout ceci, nous demandons à la communauté internationale de mener des actions de solidarité et exiger le cesse de la répression et le respect du droit d'association libre expression et protestation démocratique.

jeudi 10 mars 2011

La Resistance du Honduras consolidée après la grande Assemblée Nationale

27 Février, 2011.

Pendant deux jours, la première assemblée générale de base populaire a eu lieu avec une représentation de plus de 1500 délégués provenant de toutes les municipalités et plus de 300 organisations qui composent le Front National de Résistance Populaire au Honduras. 
Félix Molina a ouvert son programme de radio dominical en disant "…iont perdu ceux qui ont utilisé les vieilles techniques d'intimidation parce qu'ils ont été victimes d´elles-mêmes." 

L'assemblée a décidé presque à l'unanimité de ne pas participer aux processus électoraux, rester comme un front ample politique et a ratifié José Manuel Zelaya et Juan Barahona en tant que coordinateur et coordinateur adjoint. 

Le FNRP a consolidé son identité comme front national en lutte politique et comme front ample dans sa diversité et l’abandon de sa conversion en parti politique ou front électoral. 

Pour sa part, Carlos H. Reyes a déclaré que "c'était une réunion sans précédent au Honduras, un exemple de débat et de résolution des problèmes en acceptant le fait que la discussion doit continuer; cette Assemblée n'était ni le début ni la fin." Quant à l'unité qui a été utilisée comme mot d'ordre de l’Assemblée, Reyes a déclaré: "après cette Assemblée nous sommes plus unis dans notre diversité ... (...) ... nous étions préoccupés par ce qui pouvait arriver, mais ça a été un grand succès et le FNRP en est sorti plus fort" . 

En outre, l'un des aspects plus importants a été la décision d'initier un processus d'auto convocation pour une Assemblée Nationale Constituante du 28 juin de cette année. En ce sens, Félix Molina a nommé un certain nombre d'organisations qui ont travaillé sur des propositions constitutionnelles. "Il faut travailler à partir de maintenant sur les contenus de la nouvelle Constitution", a déclaré Molina en assurant que le Mouvement Ample pour la Dignité et la Justice, La Red COMAL, le diocèse d’Occident et les mouvements des peuples originaires et noirs du Honduras ont déjà travaillé à des propositions concrètes.

D’autre part, l'ex-première dame Xiomara Castro a assisté a l'événement politique en tant que déléguée,eti a à son tour demandé au gouvernement des Etats Unis de ne pas interférer dans la détermination du peuple hondurien de décider de son présent, son avenir et son mode de vie. 

Plusieurs personnes ont fait remarquer qu’un problème d'identité a été résolu. Il régnait une grande unanimité et le constat a été fait que ce n'est qu'ensemble qu’ils parviendront à une Assemblée Nationale Constituante, à assurer le retour des personnes en exil et au démantèlement du régime. 

L'événement a été certainement historique et significatif. Mais il a également été un espace de discussion politique et le symbole du début de l'émancipation d'un peuple en résistance. 

Texte tiré du site de Front national de Résistance populaire.
www.resistenciahonduras.net

mardi 1 mars 2011

Manuel zelaya : lettre a l'assemblee du Front national de Résistance populaire du 26 fevrier

Cher(e)s camarades,
Délégué(e)s à l'Assemblée Nationale,
Front National de Résistance Populaire,
Peuple hondurien en Résistance,

A quelques heures du début de l'événement le plus important de l'histoire poltique du Honduras, depuis la formation des partis politiques traditionnels, nous appelons tous les membres du FNRP à impulser un mouvement de libération nationale basé sur des principes et des idées révolutionnaires, pro socialistes, pour construire une nouvelle société.

Il est important de savoir que ma présence physique demeure entravée par les plans stratégiques d'expansion de l'empire, ceux-là même qui ont ordonné ma sortie brutale de l'administration de l'Etat, utilisant ces traitres de la patrie qui, ces cinquante dernières années, ont gouverné sans respect, sans éthique ni morale.

Chaque jour qui passe, et même si nous entrons dans des zones de turbulence, nous devons avoir confiance dans le fait que la résistance continue de consolider la conscience nationale, qui s'appuie sur l'unité, le savoir, les idées et la construction de la pensée populaire ; voilà les armes qui unissent cette assemblée du peuple qui se libère.

Depuis sa création, le front est une organisation politique, par définition, démocratique incluante et libre, cela doit être réaffirmé ; en évitant la "terrible" possibilité qu'elle devienne lors de cette assemblée un "nouveau" parti traditionnel et que cette discussion nous amène à agir exactement comme l'un d'entre-eux.

Nous ne devons pas répéter l'histoire des vieux partis "émergents", qui ont assumé les pratiques vicieuses des partis traditionnels, et qui ont fini par agir de pire façon encore. Il pourrait arriver la même chose si nous acceptions de façon irréfléchie le postulat de bonne foi qui consiste à entrer maintenant dans la sphère électorale.

Je ne considère pas cette position comme étrange, car en tant que société, nous tendons à reproduire les patrons qui constituent la classe dominante ; ce qu'il y a de compliqué dans cet objectif c'est de construire un nouveau processus.

Les processus électoraux de n'importe quelle société latino-américaine sont virtuellement inévitables pour les peuples en voie de libération ; Nous ne sommes pas une exception, mais cela ne doit pas être considéré comme une obligation, mais comme une mission de plus. Il est clair qu'en ce moment, notre participation aux élections aurait des effets plus destructeurs que positifs ; Les conditions ne sont pas réunies et le contrôle des putschistes sur tous les organismes d'application de la justice, ne rendent pas, pour l'instant, cette possibilité viable. Néanmoins, la réalité est dynamique et la conjoncture peut changer, celle-ci nous oblige parfois, de manière soudaine, à prendre des décisions transcendentales. Le fait que nous ne soyons pas prêts ne veut pas dire nous devions rester immobiles, au contraire, cela nous oblige à mener notre lutte à plusieurs niveaux de l'action organisée pour exiger que les conditions soient celles dont nous avons besoin.

Le Front National de Résistance Populaire en tant qu'entité politique doit continuer l'important travail d'organisation, de formation et de mobilisation dans toutes les unités géographiques du pays, depuis le hameau jusqu'au niveau national. Nous avons besoin d'envirion 25 milles directives pour être prêts : Aucun changement n'est possible si le peuple n'est pas prêt.

Il faut savoir qu'au sein du front, il y a des hommes et des femmes bien décidés à lutter contre tout et à tout risquer, ne gâchons pas l'opportunité qui nous est donnée en créant maintenant des compétitions stériles entre nous.

La marche implacable du néo-libéralisme dans notre pays, les violations des droits humains, la mutilation des conquêtes sociales des enseignants, des ouvriers, des paysans et des indigènes, nous démontrent qu'en la matière nous avons régressé de plusieurs années, en particulier avec la réapparition de pratiques du crime politique qui remontent aux années 80'. Nous ne pouvons espérer que quelqu'un d' autre fera la justice pour nous. Nous devons exiger immédiatement le démantèlement de tout l'appareil qui couvre les groupes paramilitaires et le système d'administration de la justice, non seulement pour sa complicité dans le coup d'Etat mais aussi pour son attitude complaisante envers les bourreaux du peuple. Nous n' y arriverons qu'avec l'action permanente de la pression populaire.

Nous devons dénoncer les groupes qui agissent comme des chiens assoiffés de sang et dont le désir de torturer est insatiable, autant que l'injustice et l'isolement dans lesquels nous sommes, nous devons les dénoncer de façon quotidienne, sur les plans national et international, nous ne pouvons laisser cette charge immense à un groupe de défenseurs de droits humains qui ont chaque jour plus de travail, à cause de l'impunité dans laquelle agissent les assassins. Nous défendre est du devoir de tous et défier le système de justice qui nous opprime est une manière légitime de nous protéger.

la mission consiste à nous renforcer et à ouvrir autant de fronts de lutte pour nos revendications qu'il sera possible, sans trêve, de la même façon qu'ils sont implacables, nous devons démontrer que nous sommes invincibles.

L'auto-convocation de la constituante est une proposition que nous formulons depuis le mois d'août 2010, et nous devons nous y tenir jusqu'à l'élaboration de la nouvelle constitution où apparaissent nos droits souverains.

Il est impératif de demander que les figures du référendum et du plebiscite deviennent transparents dans les plus brefs délais, ainsi, nous mobilisons le peuple, nous l'organisons et nous prenons l'ennemi à son propre piège.

Nous voulons une société libre qui restecte le droit à la propriété mais que ce droit particulier ne soit pas au dessus du droit collectif. Nous voulons que les citoyens soient au dessus du marché et que le bien-être commun soit le but de la société. Le Honduras n'est pas une propriété privée, inscrite sur le registre du marché au nom de quelques familles qui se croient propriétaires du patrimoine national.

Ceux qui sentent que cette lutte ne répond pas à leurs attentes devraient considérer sérieusement la possibilité qu'ils se trompent.

Compatriotes, ce n'est pas non plus en nous croyant plus révolutionnaires que d'autres que nous construisons le nouveau Honduras, c'est en reconnaissant le révolutionnaire qu'il y a en chaque résident, ceux des différentes forces politiques -libéraux UD- que nous intégrons au front.

Exiger la restauration de l'Etat démocratique, la fin de l'impunité pour les crimes de lèse humanité et la convocation d'une large Assemblée Nationale Constituante, incluante, juste, souveraine et originaire est une mission que nous devons mener à bien.

Depuis presque deux ans que nous avons été expulsés violemment de notre terre, avec des centaines de compatriotes, nous croyons que cette assemblée est un acte d'espoir pour la refondation du Honduras, et qu'elle remplira sa mission d'abonder en positions d'unité et en pratiques démocratiques.

Nous résistons et nous vaincrons

Resistimos y venceremos.

José Manuel Zelaya Rosales